Quels recours ai-je en tant que locataire d'un appartement non meublé, dont le propriétaire a envoyé un avis d'expulsion pour récupérer le logement et y vivre, mais qui n'y vit toujours pas un an plus tard ?

Vérifié par notre équipe le 29/08/2024 Immobilier

En droit français, un propriétaire peut donner congé à son locataire pour reprendre le logement afin d'y habiter lui-même ou pour y loger un proche (article 15 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989). Toutefois, cette reprise doit être réelle et effective. Si le propriétaire ne respecte pas cette obligation, le locataire dispose de plusieurs recours.

### Recours possibles :

1. Saisir le juge des contentieux de la protection :
Vous pouvez saisir le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire compétent pour contester la validité du congé et demander des dommages et intérêts. L'article 15 de la loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 précise que le propriétaire doit justifier de la réalité et de la sincérité de la reprise. Si le juge constate que le propriétaire n'a pas respecté cette obligation, il peut annuler le congé et condamner le propriétaire à des dommages et intérêts.

2. Demander la réintégration dans le logement :
Si vous avez déjà quitté le logement, vous pouvez demander au juge de vous réintégrer dans les lieux. Cette demande doit être faite dans un délai de trois ans à compter de la date de votre départ (Article 7-1 de la Loi n° 89-462 du 6 juillet 1989 tendant à améliorer les rapports locatifs et portant modification de la loi n° 86-1290 du 23 décembre 1986).

3. Demander des dommages et intérêts :
Si la réintégration n'est pas possible ou souhaitée, vous pouvez demander des dommages et intérêts pour le préjudice subi. Le montant de ces dommages et intérêts sera déterminé par le juge en fonction des circonstances de l'affaire.

### Procédure à suivre :

1. Rassembler les preuves :
Vous devez rassembler toutes les preuves montrant que le propriétaire n'a pas respecté son engagement de reprendre le logement pour y habiter. Cela peut inclure des témoignages de voisins, des constatations d'huissier, ou toute autre preuve pertinente.

2. Saisir le tribunal :
Vous devez saisir le juge des contentieux de la protection du tribunal judiciaire compétent. Cette saisine peut se faire par une assignation délivrée par un commissaire de justice (anciennement huissier de justice).

3. Audience :
Une audience sera fixée où vous pourrez présenter vos arguments et vos preuves. Le propriétaire pourra également se défendre et présenter ses propres arguments.