Qu'implique le concept de "travail dissimulé" et quelles sont les sanctions associées à cette infraction ?

Vérifié par notre équipe le 05/07/2024 Travail

Le travail dissimulé, souvent appelé "travail au noir", est défini par le Code du travail français. Il s'agit d'une infraction qui consiste pour une entreprise ou un employeur à se soustraire intentionnellement à certaines obligations légales et administratives. Cette infraction peut se manifester de deux manières principales :

1. Dissimulation d'activité : Cela concerne l'exercice à but lucratif d'une activité sans procéder aux déclarations nécessaires auprès des organismes de protection sociale ou de l'administration fiscale. Par exemple, ne pas demander l'immatriculation au registre du commerce et des sociétés ou ne pas déclarer une partie de son chiffre d'affaires (Article L.8221-3 du Code du travail).

2. Dissimulation d'emploi salarié : Cela inclut le fait de ne pas déclarer un salarié à l'embauche, de ne pas délivrer de bulletin de paie, ou de mentionner un nombre d'heures de travail inférieur à celui réellement accompli sur le bulletin de paie (Article L.8221-5 du Code du travail).

Les sanctions pour travail dissimulé sont sévères et comprennent des peines pénales et administratives :

- Sanctions pénales : Jusqu'à 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende pour les travailleurs indépendants, et 225 000 euros pour les personnes morales. Ces peines peuvent être portées à 5 ans de prison et 75 000 euros d'amende lorsque l'infraction concerne plusieurs personnes ou des personnes vulnérables (Article L.8224-1 du Code du travail).
- Sanctions administratives : Elles peuvent inclure la dissolution de la société, la fermeture de l'établissement, le remboursement des aides à l'emploi perçues, ou l'exclusion des marchés publics pour une durée maximale de 5 ans.

Il est important de noter que les juges sont très stricts quant à la notion d'intention. Un oubli ou une erreur de la part de l'employeur sont rarement des arguments recevables.